Le frêne n’est certes pas facile à vivre. Il a le caractère vif et il est exigeant. Il veut aussi avoir ses aises, qu’on le ménage, qu’on pense à lui, et vivre comme il l’entend (souvent aux dépens des autres) et ne fait que ce qui lui plaît, ou rien. Et, comme il est souvent bohème, tout le monde ne le supporte pas : il s’en moque.

On pourrait croire, tant le frêne plane au-dessus des contingences de ce monde, qu’on ne peut pas compter sur lui et qu’il est dépourvu de volonté. Détrompez-vous, ce n’est pas de la sève de navet qui coule dans ses veines : il sait parfaitement ce qu’il veut et surtout ce qu’il ne veut pas. Il est ambitieux en ce qui concerne sa réussite, comme ce qui concerne son bonheur : il a décidé une bonne fois pour toutes qu’il serait heureux et il est suffisamment égoïste pour y parvenir sans encombre : égoïste, mais généreux : il partage tout. Il est vrai qu’il ne sait pas compter.

En amour, notre fantaisiste est fidèle, constant, réfléchi. C’est dans ce domaine que le frêne réussi le mieux, il sait choisir. Il pèse le pour et le contre. Son mariage d’amour est aussi un mariage de raison. Il se trompe rarement et met tant d’application pour réussir à vivre à deux qu’il y parvient souvent, mais ce n’est jamais folichon.